La grotte du Vallonnet, les premiers européens sur les rivages de la Méditerranée

La grotte du Vallonnet, dont le remplissage archéologique est daté d’un million d’années, est longtemps resté le plus ancien témoin de la présence l’homme en Europe occidentale, avant la découverte des sites de Fuente Nueva 3 et Barranco Léon en Andalousie, de Pirro nord en Italie et de la Sima del Elefante dans la Sierra de Atapuerca près de Burgos en Espagne.

Il s’agit d’une petite cavité d’une vingtaine de m² au fond d’une vallée, actuellement à 110 m. d’altitude, sur la commune de Roquebrune-Cap-Martin dans les Alpes-Maritimes.

Les fouilles menées depuis 1961 par Henry de Lumley, puis par Annie Echassoux et Pierre-Elie Moullé ont livré des industries lithiques préoldowayennes associées aux ossements de 23 espèces de grands mammifères (12 carnivores dont l’ours Ursus deningeri et l’hyène géante et 10 herbivores) à la transition épivillachanchienne.

Les recherches en datations, palynologie, taphonomie, répartition spatiale ont mis en évidence la mise en place progressive des dépôts et ont permis de caractériser l’environnement de l’époque : pendant une période plutôt froide, la grotte servait d’abri à l’ours et la hyène, tandis que quelques individus venaient sans doute récupérer de la viande abandonnée.

L’activité humaine sur les os d’herbivores est mise en évidence : fracturations, stries de boucherie sont distinguées parmi les traces d’activité des carnivores beaucoup plus généralisée.

Une monographie rassemblant les connaissances sur ce site est actuellement en préparation.