L’Institut de Paléontologie Humaine, ouvrage du centenaire, L’abbé Breuil, Cent ans de préhistoire, Editions du CNRS

2010-2011

Livre

Couverture de l’IPH le centenaire

Une fondation scientifique dédiée à l’étude de l’Homme fossile.

La création en 1910, par le Prince Souverain Albert Ier de Monaco, marque une étape majeure dans le mouvement de professionnalisation de la science préhistorique : d’une science d’amateurs, elle passe à une science de professionnels. Pour la première fois, des chercheurs vont bénéficier de moyens pérennes pour mener à bien leurs recherches sur l’homme fossile de la fouille à la publication.

C’est au cours de la première partie du XIXème siècle que grâce à des naturalistes d’exception, ont émergés les concepts qui ont permis l’éclosion de la préhistoire. Il s’agit par exemple d’amateurs du midi de la France : le Révérend William Buckland en 1816, Louis-Ange d’Hombres Firmas en 1821, Emilien Dumas en 1827, Jules de Christol en 1828, Marcel Toussaint de Serres en 1829 et surtout Paul Tournal à partir de 1827, qui établiront dans les années 1820-1830 la contemporanéité de l’Homme et d’espèces disparues.

Ces observations furent confirmées par la suite par les travaux menés par Jacques Boucher de Crèvecoeur de Perthes dès 1847 dans les terrasses alluviales de la Somme et même par Florestan, 1er Prince de Monaco, en 1846, dans l’une des grottes de Baoussé Roussé à Grimaldi ou par Frédéric Alexandre le Fèvre, en 1851, dans la grotte du Lazaret.

L’authentification en 1859 des découvertes de Jacques Boucher de Perthes par les paléontologues anglais Falconer, Prestwich et Evans et le Français ALbert Gaudry marqua en quelque sorte la reconnaissance officile de la Préhistoire.

Par la suite, c’est une école française de la préhistoire qui se développa autour de personnalités comme Edouard Lartet, Emile Cartailhac, Edouard Piette, Emile RIvière ou Gabriel de Mortillet. A la suite de leurs travaux, de multiples chantiers de fouilles furent ouverts par une "armée" de passionnés. Ils permirent de reconnaître in situ les diverses cultures préhistoriques qui se sont succédé et de constituer de formidables collections.

Cependant, au début du XXème siècle, il n’existait toujours pas de véritables professionnels de la préhistoire, ni de reconnaissance académique ou de structures pérennes de recherche dans le domaine scientifique.

L’abbé Breuil pouvait alors écrire : "que n’obtiendrait-on, si des hommes, rompus aux disciplines scientifiques, libres de leur temps, armés des moyens essentiels, pouvaient consacrer aux recherches leur existence, fouiller, explorer, publier ?" En lançant cet appel, le jeune abbé ne faisait qu’exprimer un désir partagé par l’ensemble de ses collègues : que la Préhistoire acquière la stabilité et la reconnaissance à laquelle elle pouvait prétendre depuis si longtemps. Malgré le dynamisme des recherches, la France, berceau de la découverte des cultures paléolithiques, ne concédait encore à cette discipline qu’une place réduite, que ce soit en termes de reconnaissance officielle et académique ou de professionnalisation des chercheurs.

La création de la Fondation Institut de Paléontologie Humaine (IPH) le 23 juillet 1910, puis sa reconnaissance d’utilité publique, le 15 décembre 1910, par décret du Président de la République, marquent une rupture : l’IPH allait devenir le premier centre de recherche au monde entièrement dédié à l’étude de l’Homme fossile, dans une perspective à la fois naturaliste et ethnographique, ayant vocation à assumer l’intégralité de la chaîne de production du savoir, de la fouille à la publication des résultats scientifiques...


Couverture de l’Abbé Breuil

Homme d’Église et homme d’action, voyageur au long cours, explorateur infatigable et savant mondialement reconnu, l’abbé Breuil (1877-1961) a révolutionné notre connaissance de la préhistoire. Il a mené une vie d’aventure et de passion, ponctuée de grandes découvertes et dédiée à une quête fascinante : la compréhension des origines de l’homme. Dans cette biographie nourrie aux meilleures sources, Arnaud Hurel retrace la destinée exceptionnelle de l’abbé préhistorien, du séminaire de Saint-Sulpice à la grotte de Lascaux, de l’Institut de paléontologie humaine au Collège de France en passant par l’Espagne, l’Italie, la Chine, l’Abyssinie, l’Afrique du Sud.

Vêtu de son éternelle soutane, béret négligemment vissé derrière l’oreille et cigarette aux lèvres, Breuil a lutté sans relâche pour la reconnaissance de sa discipline, animé d’innombrables réseaux et suscité autant de polémiques. Tout en s’acquittant de missions parfois peu compatibles avec l’habit ecclésiastique : en Espagne pendant la Première Guerre mondiale, il mène des opérations d’espionnage au profit du Bureau naval français de Madrid…

Militant de la cause évolutionniste, il craint de s’attirer les réprimandes de la hiérarchie catholique. Homme de foi, il lutte contre l’instrumentalisation des études préhistoriques par le parti anticlérical. Non sans peine, l’inclassable abbé doit composer avec ses deux autorités de tutelle : l’Église et la science.

La première biographie du « pape de la préhistoire ».


Couverture 100 ans de préhistoire

Novembre 1910, le Prince Albert Ier de Monaco annonce la création à Paris d’un Institut de Paléontologie Humaine. Les études préhistoriques enregistraient depuis plusieurs décennies de considérables avancées, mais il leur manquait toujours une institution capable de leur offrir la possibilité de pérenniser leurs travaux.

Partant d’un projet scientifique élaboré par le professeur Marcellin Boule et l’abbé Henri Breuil, le Prince donne à la science le premier centre de recherche entièrement dédié à l’étude de l’homme fossile et des cultures préhistoriques.

En un siècle d’activités, cet Institut est devenu une référence mondiale. L’IPH a pris parti dans les grands débats – art pariétal paléolithique, paléo-anthropologie, refonte des classifications des industries paléolithiques – et a soutenu de manière déterminante les travaux de terrain de nombreux chercheurs à travers le monde.

Cent ans de préhistoire représente un hommage aux découvertes et aux hommes qui ont fait l’IPH et le témoignage de l’actualité d’une vision scientifique toujours aussi neuve et porteuse d’avenir.